Dans la plupart des esprits le mot management est étroitement lié à la structure hiérarchique, un manager étant alors une personne ayant donc un pouvoir en fonction de sa position hiérarchique. Il ne faut pas le confondre avec le statut de chef d’équipe.

Il faut d’abord différencier les managers d’équipes (humains) et les managers de projet. Essentiellement pour ces derniers, ils n’ont parfois pas de position hiérarchique qui leur permet une autorité directe, ainsi, ils doivent trouver d’autres moyens d’effectuer leurs missions, des moyens dits transverses.

Les évolutions dans les sociétés

La tendance depuis de nombreuses années maintenant est à la délocalisation et à l’expansion territoriale. Malgré la multiplication des structures pour une même entreprise, une gestion centralisée reste toujours nécessaire. Il en est de même pour les grosses structures présentes sur un même site, le nombre créé des disparités et des contraintes. Il fallait donc trouver une solution pour réussir à synchroniser et mutualiser le management de projet tout en palliant aux problèmes de cloisonnement des groupes et des espaces territoriaux.

Les fonctions sans pouvoir

La tendance tourne vers des structures transversales pour les nouveaux modes de management tel que le management de projet, l’animation du réseau, le pilotage de processus qualité, financier et autre. Il s’agit ainsi, en général, d’animation de fonctions centrales ou de supports pour les différents groupes ou équipes.

Mais comment assurer ces fonctions sans lien hiérarchique. Dans un modèle hiérarchique, un supérieur à des pouvoirs sur les missions à effectuer, la priorisation, et également du pouvoir sur les sanctions et les récompenses en fonction du travail effectué. Dans un système transverse, il n’y a pas de pouvoirs hiérarchiques. Le manager transversal, comme tout manager, a pour mission de « faire faire » certaines tâches et pour cela il a besoin de la contribution d’acteurs, dispersés sur plusieurs sites ou filiales, il ne dispose pas d’équipe dédiée, de plus ses missions ne sont pas nécessairement prioritaires pour les acteurs et leur hiérarchie.

Un management transversal et circulaire

Le manager transversal a le devoir de s’adapter pour travailler hors de sa sphère d’influence. La principale barrière de cette fonction est la coexistence entre le commandement à laquelle est soumise la ressource avec un supérieur hiérarchique qui a le pouvoir d’influencer directement sa carrière, et le manager transverse qui lui, assigne des missions, des objectifs, et des tâches, qui peuvent être en opposition avec celles de son supérieur hiérarchique. La qualité de conviction est donc incontournable pour ce type de management. Il doit être méthodique et bien organisé, mais l’essentiel de ses actions tourne autour de la communication et de la coopération des équipes et de leur chef respectif.

L’homme de l’ombre

Le périmètre d‘actions du manager transversal n’est pas défini avec des bornes marquées notamment par rapport à la hiérarchie directe. Des moyens spécifiques sont souvent utilisés pour exercer les actions transverses. La gestion du réseau est l’une des actions principales de ce métier. Plus généralement, le manager va mettre en place et assurer le suivi et la mise en exécution de procédures et processus bien définis. Le but étant, quel que soit le secteur de support (finance, qualité, etc), de faire en sorte de faire rentrer ces processus dans les mœurs. Les contributeurs ne doivent pas ressentir ces tâches transverses comme un poids supplémentaire dans leur travail, elle doit être partie intégrante de leur méthode, leur procédé, leur formalité.

La transversalité non cernée

La tendance est à la transversalité, même si elle s’est d’abord développée dans les grandes entreprises internationales, ce besoin de déploiement de politiques cohérentes ou d’harmonisation des pratiques dans les différentes entités se développe maintenant dans les structures comme les PME. Malgré la démocratisation de ces processus, le management transversal reste une fonction qui n’a pas de frontière bien définie et qui demande une adaptabilité constante.