Nous sommes en 2020 et ça fait déjà plusieurs années qu’on est passé dans le siècle appelé le siècle du numérique. En effet, aujourd’hui les connexions internet via smartphones ou autre font partie des standards, les démarches administratives tendent à être faites en ligne pour la plupart.

Aujourd’hui on peut quasiment tout faire via internet et chaque jour le nombre de choses à réaliser par ce biais augmente. On incite les gens à utiliser de plus en plus les services dématérialisés.

Pourtant les connaissances pour ce genre de démarches ne sont pas innées.

Est-ce que la société permet vraiment de s’y adapter ?

L’illectronisme est-il un danger ?

Mais quèsaco ?

Tout comme vous la première fois que j’ai entendu ce terme j’ai eu envie de dire “À tes souhaits” à mon interlocuteur, mais derrière ce nom barbare peu répandu pour le moment se cache une définition simple et importante.

L’illectronisme c’est en fait l’inhabilité numérique, par analogisme, on parle d’illectronisme comme l’on parle d’illettrisme. Pour simplifier, c’est en fait la difficulté d’utiliser internet ou les outils informatiques pour la vie de tous les jours.

Selon le ministère de la Recherche et de l’Économie numérique, 15% de la population française serait touchée par ce phénomène. Un nombre qui ne peut clairement pas être négligé.

L’éducation nationale se transforme à son rythme afin d’accompagner l’apprentissage dans cette voie de numérisation. C’est nécessaire, mais peu de choses sont mises en place pour accompagner les adultes qui ne sont plus en étude ou ne l’ont jamais été et qui font face à des problématiques d’autonomie pour réaliser des actions qui peuvent paraître triviales : rédiger un CV, faire un achat en ligne, remplir sa déclaration d’impôt ou tout simplement s’informer …

Mais au lieu d’attendre des actions nationales, pouvons-nous, à notre niveau, aider à rattraper cette fracture numérique ?

L’action associative

Dans la lutte pour réduire ces disparités et aider les plus démunis, une des solutions c’est de se renseigner sur les associations qui touchent à cette thématique et voir si l’on peut être d’une utilité quelconque.

J’ai personnellement eu l’opportunité de réaliser une demie-journée caritative en partenariat avec l’association Emmaüs Connect .

Emmaüs Connect se veut un acteur au cœur des problématiques numériques des publics fragiles. Et parmi le panel d’actions concrètes réalisé par cette dernière, il est proposé à des personnes à l’aise avec les outils bureautiques et Web d’accompagner des personnes lors d’une “permanence” connectée”. Ce qui consiste, de manière bénévole, à se rendre disponible dans les locaux de l’association pour accueillir et accompagner des personnes dans la prise en compte de leur besoin (qui peut être très défini comme apprendre à remplir un formulaire de la CAF, rédiger son CV ou assez généraliste) dans le cadre de leur montée en compétence dans le but de les amener étape par étape à l’autonomie numérique.

Expérience de communication d’un développeur

Plutôt que de faire un vrai compte rendu de cette expérience je souhaiterais plutôt partager à froid mon analyse et ce que m’a apporté personnellement cette expérience.

J’ai été amené à remettre en cause des choses qui dans mon inconscient étaient acquises. Par exemple j’ai eu une interaction où j’ai parlé de la “molette” afin d’interagir avec la page, cependant ce vocabulaire n’est pas connu de tous. Il fallait en fait s’adapter à l’interlocuteur afin de trouver le langage adéquat pour être compris et ne pas le perdre.

Contrairement au cliché de l’informaticien complètement refermé sur lui-même dans son coin, pour moi la définition d’un bon développeur est à l’opposé. En effet, la communication a une part très importante du métier et pour moi une des qualités qui fait un bon développeur n’est clairement pas d’être simplement très fort techniquement, pour moi, un bon développeur est capable de vulgariser son travail. Le fait de pouvoir mettre des mots simples sur ses réalisations montre qu’il maîtrise vraiment ce qu’il fait. Le partage, que ça soit technique ou fonctionnel, permet d’assurer la pérennité d’un projet et de la relation client, c’est ainsi une compétence essentielle.

Apprendre à mettre des mots simples sur ce qu’on fait, quelque chose que l’on veut exprimer est une compétence sous-estimée. Dans la vie de tous les jours et plus particulièrement dans la vie d’un développeur, l’utilité de ce “talent” est grande. Pour redéfinir le besoin client afin d’avoir confirmation que l’on est sur la même longueur d’onde ou même pour savoir prendre du recul sur sa tâche. Je reviendrais surement sur cette idée dans un prochain article avec la méthode du canard en plastique …