Dans beaucoup de métiers, que vous soyez maçon ou développeur, le client a en général besoin de connaître le temps que les travaux vont durer et quand la livraison finale va être faite.

C’est là qu’arrive la notion d’estimation de temps.

Mais comment faire et quelle est la limite ?

Une affaire d’expérience

Pouvoir estimer une tâche ou un projet complet n’est pas quelque chose d’inné, c’est quelque chose qui s’apprend et qui s’améliore au fil du temps. En effet, estimer des travaux qui se rapprochent d’une expérience passée est bien plus aisé que pour un élément pas encore rencontré de près ou de loin. C’est également pourquoi, il existe des exercices tels que le planning poker qui regroupe une équipe dans ce processus d’estimation afin de pouvoir avoir différents avis, peut être des débats, pour profiter au maximum des différentes expériences de chacun et tendre vers une estimation la plus cohérente possible.

Il faut également savoir que l’estimation a une nécessité de contexte, il est intéressant de connaître l’objectif global du projet, les commodités dans lesquelles se retrouve cette tâche qui peuvent entraîner des différences plus ou moins grandes entre deux tâches pouvant paraître très proches en passant outre les spécifications en relation. Les estimations sont périssables et ont donc une durée de vie.

Cependant même en essayant de faire des estimations les plus retardées, avec le plus d’expériences et d’avis possible, on ne peut jamais être sûr, et il faut savoir gérer des imprévus …

La gestion du chaos

Revenons à la comparaison du maçon et le parallèle du projet informatique du projet de construction. Imaginons un projet de construction, dans une banlieue où l’on a des quartiers avec plein de maisons avec la même architecture, les mêmes plans, on peut se dire que c’est le projet parfait qu’à force de faire, l’estimation sera parfaite et on peut s’y fier à 100%, jusqu’au jour où on tombe sur un os, littéralement, on découvre que le terrain de la Xème maison se trouve être le réceptacle d’un site archéologique et empêche ou retarde fortement les travaux. Certes l’exemple est un peu poussé, mais l’idée est de comprendre que tout ne peut pas être prévu et qu’une nouvelle problématique peut surgir sans prévenir. Il existe certaines techniques pour essayer de prévenir ce genre de chose. Par exemple, on peut faire le choix de faire des estimations en 3 points avec une vision optimiste, une vision classique et une vision pessimiste correspondant à un temps maximum pour accomplir la tâche dans les pires conditions.

Pour aller plus loin, les méthodes agiles prônent les estimations en termes de points de complexité pour permettre de s’émanciper de cette problématique de temps à tout prix.

Une aide et pas un obstacle

Le plus important est de garder à l’esprit que l’exercice d’estimation doit en priorité garder une influence positive sur le projet et non pas une contrainte.

L’estimation ne doit pas être un engagement, qui serait alors susceptible de créer de la peur, et entraîner à toujours surestimer, avoir une grande marge de sécurité.

C’est un outil de management de projet, utile pour pouvoir avoir un planning qui peut être malléable en fonction d’éventuelles difficultés rencontrées, mais les jalons et grandes lignes seront préparés.

C’est également un travail qui appuie toute la part de conception et de relation, où l’on va prendre le temps de retraduire, de questionner, de valider que les spécifications sont assez complètes, qu’elles ne peuvent pas être prises selon différents angles de compréhension. Elle peut également permettre au client de se rendre compte que son besoin n’est pas en phase avec son budget ou son temps et l’accompagner pour réviser son besoin, ses priorités.

L’estimation est avant tout un outil, qui dit outil dit facilitateur et non désavantage, ne la transformons pas en ce qu’elle n’est pas !